En ses univers, l’habitante…
Un lieu, une scène chorégraphique dont l’unique habitante écoute un jardin… et découvre un univers en écho de son espace intérieur.
La danse de Natacha Liège révèle une superposition des niveaux de conscience qui s’éveillent tandis que le corps exulte puis s’apaise dans l’esprit du lieu.
Pleine présence du regardé et des regardants tous témoins en cet instant. Espace où chacun, en son reflet reflété nous éveille à une attention
particulière.
De la rencontre ...
En son corps résonnent les danses
médium des lieux traversés.
Déposer sa vie, voir, regarder, sentir, se dépouiller...
les premières respirations du dedans
les premiers élans vers le dehors …
Une présence singulière enchante les espaces : le public fait une expérience sensible et unique.
De l’écoute pénétrante au libre mouvement transculturel, les symphonies gestuelles répandent
un silence vibratoire, c’est le temps de la beauté, ses univers dansés.
Natacha Liège voyage depuis longtemps. Le tissu de sa vie est bayadère, ondulatoire et lumineux : elle s’arabesque par révolte, s’enroule autour des évènements et caresse le rythme de la vie. D’où vient la mélodie qui la fait vibrer ? Le silence qui enveloppe sa fluidité ? Ce corps qui danse, se soulève, se trouble, se transforme et s’apaise est-il témoin, acteur, vaisseau ou narrateur d’un fil qui la relie aux éléments ? Frédéric Tort.
contact : natachaliege@gmail.com
Comme une bulle irisée où se blottir et s’envoler…*
« … et soudain elle est là, parmi eux. Frêle dans sa légère chemise blanche, altière et lumineuse, elle se tient droite, ses pieds nus campés dans la terre de l‘allée. Elle sourit et embrasse son public d’un regard généreux. Puis, elle avance doucement et, sur le ponton qui enjambe le bassin, allume des bougies délicates, d’un geste lent évoquant un rituel sacré … Happé par les ondulations, les caresses et tremblements frénétiques, l’on participe délicieusement à la soudaine immobilité de l’artiste, sereinement tendue vers le ciel, puis à sa course contre le vent, ses échanges avec chacun des éléments, du feu qui l’anime, à l’eau dont elle se lave… Un voyage, un partage, une vibration qui nous rend plus vivants… »
Anne Laure Naar
* in Qui veut le programme - 27 juillet 2017 clôture du IF 2017 Avignon -
La Nuit dansée
On avait arrosé
Mais l’air du soir
Et la musique
Le souffle de juillet
Et le vernis des feuilles du jardin
Avaient ébroué l’air
Il y eut un silence et puis ce fut la nuit
Le noir nous désigna l’étoile que fit vibrer le violoncelle
Des doigts sur l’orgue éveillèrent le jardin à l’autre vie du regard des hommes
Natacha rangeait cet infini dans des orbes visibles, où sont les fruits
Et où on les oublie, à moins qu’on pèche
La féérie avait ainsi trouvé un centre aux yeux mi-clos d’oracle
Mi-clos dans nos orbites aussi
Son pied sur l’onde apposa des ridules
Le corps mettait en harmonie l’onde et son souffle
Le pont, la terre, et jusqu’aux doigts tissés au linéament des feuilles et de leur voie lactée
La révérence des branches inclinait le bon soir, et versaient au Levant
Tout était pris dans l’orbe
La floraison d’évanescences
Où l’œil, le feu qu’attisait l’eau
Le grand caveau nocturne, le blanc stellaire de la danseuse
Les regards qu’elle portait au rien du tout, sur son giron, en y mettant ses battements
Avaient une harmonie commune ; la danse.
Chacun rentra en soi en se versant au monde.
Jacques Mancuso
oct 2017
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